Nous y voila...

Après un combat acharné contre ma maudite carte bleu, et quelques sueurs froides, ça y est c'est officiel, je pars au Canada, le 8 Mars 2012.

Dans un premier temps, mon premier voyage durera 2 mois, pendant lesquels, il faudra que je monte plus de 40 heures de vol, mais aussi que je fasse mon NVFR.
Pour ce premier voyage, un simple statut de voyageur me suffira puisque je ne passe pas officiellement de licences. On commence officiellement à toucher au rêve, et je m'imagine déjà parcourant la rampe d'approche à bord d'un C172, le tout lors d'une froide nuit enneigée... J'ai hâte.

Mon école sera située à proximité directe de Winnipeg, dans le Manitoba. Son nom: Harv's Air.

Bien sûr, en attendant la fameuse date de mon départ, je continue à travailler le CPL, en bouquinant divers livres et notamment le fameux " From the ground up", véritable bible pour les pilotes du monde entier. Un "must have".

En ce moment les vols ne s'enchainent plus vraiment, cela étant essentiellement dû à une météo plus que capricieuse, qui combine plafonds bas, souvent du BKN/OVC entre 003 et 006, et une visi médiocre avec du brouillard. L'image ci dessous, nous montre bien le caractère "merdique" de cette météo, un temps pourri sur la région Toulousaine, et les Pyrénées au grand soleil:


Le prochain de mes vols devrait être Dimanche 4 Décembre, et en direction de Biarritz, avec en prime un passage par l'aéro'dej de Francazal. Un beau programme qui je l'espère ne sera pas mis à mal par la météo.

Un avant goût des grandes navigations du Canada, la neige en moins...
 

Et maintenant ?

                               
1 Novembre 2011, 01H30, je quitte définitivement mon gilet Jaune siglé "RZA", et passe une dernière fois le PIF de Toulouse-Blagnac. J'ai fini mon contrat après 6 mois de boulot. C'est aussi un des jours les plus triste de toute ma courte carrière au trafic. En effet, lors de mon ultime vol, un Easy Jet Lyon, et, au moment de partir, j'ai entendu à la radio: " Ezy XXXX, nous ne donnons plus de clearances de départ dû à un crash sur la piste 14R.Niveau SSLIA 0"
5 minutes plus tard, de larges gyrophares bleus, déchiraient l'atmosphère paisible de Toulouse. Un Piper Cheyenne venait de se poser 650 mètres avant le seuil de la 14R, s'était retourné, et avait pris feu... A l'intérieur 4 personnes qui constituaient une famille entière, tous sont morts...

Et maintenant ?

A l'heure où j'écris, je continue de voler très souvent de façon a essayer de me rapprocher le plus rapidement du seuil fatidique des 200H nécessaire à tout début dans une formation de pilote professionnel.  Pour l'instant, je suis à quelque chose comme 140 heures, et c'est donc petit à petit que je continue d'avancer.
En attendant, pas question de se reposer de trop, et j'ai donc pour projet de commencer à bosser la partie théorique du CPL, en plus de commencer à gérer toutes les choses administratives pour le Canada. Mais d'abord j'ai aussi décidé de reposer mon corps, qui n'avait plus eu de vraies vacances depuis plus d'un an...

Et le dernier vol ?

Le dernier vol n'a rien de bien excitant, puisqu'il s'agit d'un lâché machine, sur Tecnam P2002. Quelques tours de piste, des pannes moteur, des décrochages, et un peu de mania basique, dont le très bon exercice de la recherche des angles de plané... Et après quelques rebonds, passage obligé de la prise en main d'un nouvel avion, je me retrouve avec la feuille signée par l'instructeur. Bonne nouvelle pour la progression CPL.

L'avant dernier vol, était lui beaucoup plus instructif. En ce moment en France, la météo fait un peu ce qu'elle veut, et les fronts se succèdent sur les terres. Je sors la TEMSI , et on peut y apercevoir qu'un front froid, accompagné de sa petite formation nuageuse, balaye la France de l'ouest à l'est...  On y retrouve de la pluie, localement des nuages bas, du givrage dans la couche, et son petit lot de CB isolé, mais noyés dans la masse. En trois mots: Que du bon.
Après analyse de la feuille des METAR/ TAF, qui donne des plafonds assez haut et une évolution positive je décide d'entreprendre le vol, et peu avant la mise en route, la pluie s'abat de nouveau sur LFCL: Sur nos petits avions, pas de windshield  wipers, mais seulement l'hélice et le vent relatif pour évacuer l'eau qui "colle" sur la verrière...

Le vol d'aujourd'hui comprend une branche Toulouse-Castres, puis Castres-Graulhet, et pour finir retour sur Toulouse. Lors du briefing pré-vol, j'ai bien mis en avant le caractère dégradé des conditions dans lesquelles nous allions voler, car même si Toulouse est plutôt gâté en terme de météo, autour c'est un peu anarchique, et la couverture semble fluctuer en fonction des endroits...  Les terrains de dégagement sont sélectionnés soigneusement selon la règle du double A (Adéquat, et Accessible, petit clin d’œil à ceux qui font de l'ETOPS).
Après le décollage, la couche est assez haute, et permet sans problème la poursuite du vol en direction de Castres. Castres étant un aéroport entouré de relief, j'annonce que si jamais les conditions de visibilité et de plafond sont trop dégradés, on mettra directement cap sur Graulhet. En effet pas la peine d'aller se mettre dans la merde. On traverse quelques zones faiblement pluvieuse, et enfin Castres apparait au loin, dans l'humidité ambiante des basses couches... On s'annonce pour un simple touché. Le reste de l'intégration se passe sans problème...
Direction Graulhet, là encore le plafond est haut, et les conditions bien que pluvieuses ne remettent pas en cause le vol. On pose encore une fois sous la pluie, avec un vent légèrement travers gauche. Et après une décélération lente, je dégage la 28 et roule au parking pour la fameuse pause pipi, boisson.

On remet en route 20 minutes plus tard, après avoir assisté à la ruse des instructeurs qui n'hésitent pas à tester les élèves jusqu'au bout : Ici, l’élève rate sa pré-vol, et oubli le cache-pitot , l'instructeur fait comme si de rien n'était, et commence à rouler sans rien dire, la flamme flotte gaiement dans le vent et la pluie... Ce n'est qu'au point d'arrêt que l'instructeur descendra pour aller retirer la flamme...

Pour nous le décollage se passe pour le mieux, et on met le cap vers LFCL. Lors de ma montée j'aperçois au loin une bande non soudée de nuages bas. On passera donc On Top pour la franchir. On se retrouve ici, avec les fameux nuages bas que nous avait donné la TEMSI. Le temps pour nous d’admirer la beauté du vol On Top...
La suite de l'arrivée sera standard, avec un passage sur AE, et une intégration sur LFCL, et devinez quoi, sous la pluie...



Batterie OFF, fin de l'enregistrement.







La vision des reliefs, jamais...


" Vous savez vous ne verrez jamais les reliefs, ce n'est même pas la peine d'y penser... "


Il y à deux jours, bien décidé à avoir la certitude que la vision des reliefs ce n'était décidément pas pour, je troque mes lunettes de soleil, pour des lunettes anaglyphes...
Je googlelise " TNO test" est me lance dans la recherche des formes, pendant des heures...
Le premier soir rien, les formes ne viennent pas.

Le lendemain matin, peu après le réveil, je réitère l'opération, et là m’apparaissent les losanges carrés triangles cercles, et surtout les 4 premiers Pacman, qui rappelons-le, sont le test nécessaire pour obtenir la classe 1...


Il ne m'en reste donc plus que 4 avant de pouvoir prétendre à une classe 1, et ainsi faire mentir tout les médecins qui jusqu'a aujourd'hui m'ont induit en erreur. On retombe dans les travers des parapluies qui s'ouvrent et se ferment à chaque demande...

La 120ème heure...


Hier j'ai eu l'occasion de faire basculer la pendule, à l'occasion d'un vol dans les Pyrénées. Et il faut dire que le soleil et la bonne humeur étaient de la partie.

Le DR400 cavale sur les taxiways de Lasbordes, sous un soleil de feu, heureusement, ils ont pensé à installer un gros ventilateur, qui s’appelle l'hélice.
A bord, les passagers dont c'est le premier vol, sont heureux, les lunettes de soleil sur le nez. On s'aligne sur la fameuse piste 34, et je pousse la manette noire. Le moteur rugit avec peine dans la terrible chaleur. Le badin est actif, on tire sur le manche, et la carcasse s'envole avec peine vers le ciel bleu.

Les cultures laissent peu à peu place à un monde vallonné, et vert. On arrive lentement dans les Pyrénées, et malheureusement pour nous, le temps se gâte, et les nuages accrochent les montagnes. Le plaisir reste quant à lui, intact. On visite le château au sud de Lavelanet, d'une façon un peu particulière, et visiblement, nous ne sommes pas les seuls. Le trafic en ce vendredi après-midi, est très dense, et nous croisons pas moins de 8 trafics.

On remonte par le nord des Pyrénées, direction Saint-Girons, où la aussi, le trafic est dense, et on parvient à distinguer plusieurs planeurs, qui décollent et se posent...
On s'intègre dans le circuit, pour un atterrissage complet, la réduction des gaz en base, 150 km/h, on sort les volets, et on tourne en finale.
La particularité du terrain de Saint-Girons, c'est sa base rapprochée, qui en configuration nord à dû en piéger plus d'un. L'avion décélère, et se stabilise sur le plan et l'axe. On pose. Les passagers peuvent souffler.

Malgré le temps maussade, les planeurs sont de la parties, et il est toujours impressionnant de les voir décoller au treuil, avec la fameuse montée à 45°...
Pas le temps cependant de rêvasser, et nous voilà reparti vers Toulouse. Le temps pour les passagers de m'avouer que les premiers nautiques dans les airs étaient quelques peu stressant, de par la nouveauté de la chose.

On s'aligne sur la 34, et on décolle pour un retour aussi rapide que possible sur LFCL, lors du transit sud, j'assiste, ébahit à une scène de ménage sur la fréquence de Toulouse Info. Un pilote voulant aller faire des décrochage en classe D, pour profiter de la protection, se voit refusé l'accès, il rétorque alors que ce n'est pas grave, et remercie la contrôleuse sur un ton quelque peu ironique, qui s'en excuse. Visiblement les deux se connaissaient. Un troisième pilote, qui ne donne ni son immatriculation, ni son nom, interpelle le pilote, et dit mots pour mots: "Avec elle t'es pas aidé, et il faut pas s'attendre à plus..."
Le ton, ainsi que la phrase, sont d'un irrespect total, et notre aviation n'a pas besoin de ça, surtout en ce moment.

Je demande par la suite, un direct depuis SB, qui m'est accordé, puis je passe avec Lasbordes, et je demande une semi-directe pour la 34. Cette dernière m'est accordée, et je fais rugir le bourrin jusqu'en dernier virage.
En finale, je passe légèrement sous le plan, 3 rouges, et deux blanches, la vitesse s'affaisse, et je sors les volets, 120 km/h. Les roues touchent le sol, et on dégage par la bretelle C.

Les passagers sont heureux, et moi aussi.
Peut être est-ce dû au retour du soleil ?

Le monde de l'aérien.


Voila maintenant plus d'un mois que je suis rentré dans le monde de l'aérien. Je suis certes rentré par la petite porte, mais certaines petites portes mènent aux grandes portes.

J'essaye au maximum de me protéger, de conserver ma santé, car il faut savoir que le travail des gens de la rampe, est particulièrement éprouvant. En effet, il n'existe pas une seule minute, ou il n'y a pas une APU, un brake fan, qui fait du bruit. J'ai vraiment peur de la suite, et notamment pour les oreilles...
Le manque de sommeil est aussi une sensation nouvelle pour moi, les réveils à 3H45 sont nouveaux et je dois avouer que ça change de la petite vie d'étudiant bonnet d'âne.

Mon métier, consiste actuellement à être responsable de la zone avion, en quelques mots, je dois coordonner tout les services qui permettent de près ou de loin, à un avion de partir à l'heure, c'est à dire les embarquements passagers, les bagages, la mécanique éventuelles, et bien sûr le fuel. Je suis aussi en charge des LMC (Changement de dernière minute).

On peut désormais dire que ma vie est 100% consacrée à l'aéronautique, la journée je travaille sur le tarmac de blagnac, et dès que je quitte les chaussures de sécurité, je saute dans ma vieille carlingue pour m'envoyer en l'air, ou si le temps ne le permet pas, je me jette corps et âme dans une séance de simulateur, en IFR conventionnel.

Maintenant, il est temps pour moi de faire mes preuves, de montrer, si un jour j'y accède, que le "Coveted Left Seat", je l'aurai mérité. Il est une chose qui est sûre, c'est que les heures que tu fais, quand tu sais d'où tu as sorti l'argent, et bien elles ont une saveur toute particulière...

Le grand public, et ses préjugés...



- " Mais sur les coucous, si on coupe le moteur on tombe non ? "

C'est une des idées reçues que j'ai le plus souvent vu, beaucoup de monde pense que si le moteur tombe en panne, alors l'avion va tomber comme une pierre.

- "J'ai juste une question, comment l'hélice parvient-elle à entrainer les roues"

NIL

- "Dans les gros avions, le copilote, il ne fait rien hein... ?"

J'en connais certain qui vont être content...

- "Les pilotes, ils doivent être bon en maths non ?"

Ça dépend si tu considères que 4 en maths, c'est être bon en maths

- " Oh oui c'est un beau métier celui de pilote... Et les hôtesses ? "

... Et ça avec l'oeil qui brille, alimenté par un fantasme enfouit profondément.

- "Toute façon maintenant les pilotes, ils ne pilotent plus, ils ont un pilote automatique"

La aussi j'en connais qui vont apprécier...

-"Je me demandais, si quand on tracte un planeur, celui-ci vole à la même vitesse que l'avion"

Euh, il y en a d'autres comme ça ?

-"Ca fait quoi si on rentre dans un nuage ?"

Ca dépend, tu es VFR ou IFR ?

-"Mais tu parles à qui là ?"

Question fréquente des passagers lorsque l'on est sur une fréquence A/A

8 Avril 2012


Les souvenirs font surface, je suis devant le CEMPN de Toulouse-Blagnac, à l'endroit même où en 2008, j’étais sorti l’œil dilaté et la feuille signé d'un "INAPTE" noir sur fond jaune.
Je grimpe les marches et je sonne à la porte, qui se noie dans la pénombre d'un couloir faiblement éclairé. J'entre.
L'atmosphère est calme, et je m'approche du comptoir, je respire, et me lance dans ma quête:

"Bonjour, je viens voir, si les normes Française avaient changé depuis mon passage de 2008 ?
- Donnez moi votre nom
-D., j'avais un problème de vision en relief.
- Non, je ne pense pas que ces normes là aient changé. Par contre le 8 avril 2012, EASA va publier de nouvelles normes... "

Les paroles qui émanent de sa bouche sont comme, des purs cadeaux sonores, elles portent un nouvel espoir. On se met à rêver de normes FAA ou Canadienne, ou même l'aveugle, si peut qu'il sente l'avion pourrait piloter...

Le seul bémol, c'est que le 8 avril 2012, il ne me restera que 8 mois pour devenir pilote de ligne, et taquiner les hautes sphères. Car oui 8 mois plus tard, ce sera la fin du monde...

Du nouveau ? Pas vraiment


Les dernières journées ont été dures psychologiquement et physiquement.

Tout d'abord l'aventure chez CorsairFly s'est arrêtée pour moi, non pas par manque de compétences, mais seulement à cause de mon jeune âge qui ne faisait pas partit des cibles de recrutement actuelles. J'ai donc chargé ma Golf rouge, et puis j'ai fuis de cette ville infâme, direction mon sud natal...
L'expérience est tout de même ultra bonne pour moi, et notamment pour la suite de mes aventures aéronautiques, puisque j'ai appris de nombreuses choses sur la PPV... Une bonne base pour l'ATPL...

De retour dans le sud, les aléas de la vie, amènent la dame à la faucille dans la chambre calme de mon grand-père. Le temps d'un dernier au revoir, et il expire son dernier souffle d'oxygène. Je garde en tête que les bons souvenirs. Dans un sens, je suis content pour lui... Et je suis sûr que dans un futur proche nous nous verrons dans le ciel. Encore une motivation supplémentaire pour franchir pas à pas tout les niveaux de vol, et ainsi me rapprocher de lui.

Actuellement, je suis encore à la recherche de boulot dans l'aéronautique, déposant ci et là mon CV, dont la maigre contenance, me rend fier, car oui à 20 ans, je commence à être fier du parcours que j'ai. Et parfois, il faut être fier de ce que l'on fait...

J'essaye aussi de rejoindre de temps en temps la voie des airs avec le vénérable DR400, et la voie des airs n'est pas de tout repos. En effet, le dernier vol, m'a permit de découvrir, une catégorie sociale que j’appellerais les "Seigneur du ciel", ceux pour qui la science est infuse et dont la transgression des règles n'évoque rien... Je n'en dirais pas plus.
En oubliant ce côté désagréable du vol, la suite est toujours aussi magique, et prends tout son sens avec l'acquisition de la licence PPL(A), en effet, maintenant c'est quand je veux, où je veux, sans contraintes, et la petite dose de stress ajoutée par le fait que l'instructeur ne soit plus là( et donc qu'il n'aide plus à la prise de décision) , et une sensation agréable.

Je me régale...

Just PPLised



La verrière s'ouvre, et mon passager du jour, qui est un passager spécial lance un


"C'est bon, tu l'as"


L'épreuve que je redoutais tant, vient enfin de se finir sur une note positive après 2H39 de vol, et après avoir passé tout les items de l'examen PPL. Je suis désormais pilote PPL...

On sort le champagne, et je savoure... N'ayons pas peur des mots:

Putain que c'est bon...


From Toulouse to CorsairFly




6 heures de route après, je descend de la Golf rouge, qui malgré ses 17 ans, a réussi à me trainer, moi et mes affaires dans la petites ville de Ballancourt sur Essones, au sud de Paris, tout près de la Ferté-Alais.
J’ai eu besoin de migrer vers Paris pour mon stage de fin d’année à l’ENAC. Et j’ai été retenu par CorsairFly, compagnie aérienne qui désert les antilles, et quelques terres de l’Ocean Indien. Je travaille donc à Paris, et plus précisément à Rungis, au centre opérationnel de chez Corsair.
Première chose marquante quand on est du sud de la France, et que l’on arrive sur Paris, c’est les bouchons, et notamment les bouchons du Dimanche après-midi. C’est la première ville dans laquelle je vois ce genre de phénomènes. A croire que le Parisien ne cesse jamais de vadrouiller.
Lundi 28 Mars, mon iphone me sort de mon doux sommeil, il est 6H du matin, et le soleil n’a pas encore montré ses rayons jaunes. Je file à la douche, en espérant que celle-ci va me sortir de mon « encéphalo-rectomie »… Après cette douche, j’enfile mes habits de lumière, et après un déjeuner rapide, je saute dans la Golf, direction la ville…
Étonnamment, ce matin ça roule, et les premiers rayons de soleil percent dans le ciel clair de Paris.
A l'approche d'Orly, fendant l'air frais du sud Parisien, un avion de la lufthansa va faire fumer la gomme sur le tarmac d'Orly. En attendant je roule à 80km/h en rêvant de passer de la route au cockpit...
Direction Rungis-ville, au loin l'enseigne lumineuse de Corsairfly éblouit de son rouge et bleu. Je gare la voiture en vrac et descend pour aller découvrir mon nouveau monde. A peine descendu que déjà je rencontre mes premiers camarades de jeu, en pleine pause cigarette. La présentation peu commencer.
Passage par les différents service de sécurité, avant de rentrer dans le coeur de Corsair. On badge et nous y voila...
L'entrée donne sur une grande salle, assez sombre, 3 étages, et des bureau repartis en hippodrome, seul le RDC échappe à la règle en offrant un espace cafette lumineux ainsi qu'une plate-forme surplombée d'une maquette de B747 et d'une Terre présentant l'alternance jour/nuit. Dans l'enceinte circulent des travailleurs qui me font penser a ce qui peut se passer dans une fourmilière. On prend l'escalier de service, direction le service des opérations.
On pénètre dans un espèce d'Openspace, et deja quelques têtes chauffent sur les plans de vol.

Je m'assois, et commence à m'imprégner du travail...

Ladies and Gentlemens, from the flight deck...


Samedi 19 Février 2011, et en guise de second vol de l'année, je pose les fesses dans le KC, pour un pré-test PPL.

9H00, je commence à préparer mon vol en extrayant péniblement la météo et les notams de sur l'antique PC de l'aéroclub.
Les notams ne donnent rien de bien significatif pour ce vol, mais la météo est, comme à son habitude, bien plus parlante...
On se trouve à l'avant d'une système frontal, plus exactement dans le secteur chaud. Sur toute la côte ouest, les plafonds effleurent la cime des arbres, et la pluie arrose les plantes.

En ce qui nous concerne, le vol restera possible, même si la dégradation se fera sentir sur le retour. Je glisse les notams, et le dossier météo dans le classeur du SEFA, et je commence mon briefing comme au PPL. Les questions tombent, mais je résiste.
C'est dans ces moments là que tu te dis que tes cours de météo dispensés à l'ENAC te sont forts utiles.
On passe tout les items un à un: météo, centrage, plan de vol, flight log, Fuel... En tout plus d'une demi-heure de briefing.

Le vol en lui même est un basique puisqu'il sera composé de 3 branches: Toulouse-Cahors-Castres- Toulouse.
Je m'assois dans le DR-400, et lance le moteur, qui ronronne en deux tours de casserole. Je lance le KC sur les taxiways de Lasbordes.

Le plus marrant aujourd'hui c'est de te dire que ton instructeur de gauche, et en fait un banal passager, à la moindre de tes questions, il te répond qu'il ne sait pas, et qu'après tout c'est toi le pilote. Lui ne fait que scruter tes moindres faits et gestes...

Je m'aligne, et pousse la manette noire des gaz, qui fait rugir le moteur. Le badin est actif, la puissance est affichée, et il n'y a pas d'alarmes. Peu de temps après, je tire sur le manche, et le train quitte le sol. On s'envole sous le beau soleil.

Pour ma clearance, j'ai demandé une sortie en fin de vent arrière 16, ce qui nous raccourcira le vol de 5 minutes.
Je suis numéro deux sur la vent arrière, et j'ai le trafic précédent en visuel. Il est lent, et je décide d'anticiper ma sortie de vent arrière après avoir demandé l'autorisation au contrôleur. Je m'éjecte par la droite, et me dirige vers le point de transit E (Point d'entrée de la CTR de LFBO). Je quitte Lasbordes, et passe avec le SIV.

Au SIV, je demande un transit par E, puis un direct vers Cahors. Passant E, je demande à monter vers 2400 pieds.
On continu le vol, et malheureusement, mon cap fout le camp, très peu de temps, mais suffisamment pour que je me retrouve à droite de ma trajectoire prévue. Pas de panique, je parviens à retrouver mon point tournant.
Travers Montauban, je demande à monter à 3000 pieds car dans les basses couches ça turbule très légèrement.
Au loin Cahors pointe son nez.

Intégration à 2400 pieds, en gardant à l'oeil le trafic en finale. Je fais en sorte de placer le trafic à ma gauche, pour le garder durant toute sa manœuvre, sous contrôle.
Je commence à 1900 pieds, en veillant à ne pas être en conflit avec le trafic. Début de vent arrière, réduction vers 150 km/h, et volet sur 1. La pompe sur ON, et la pression qui est dans le vert. La base, puis la finale. 115km/h, le train se rapproche de la piste. On touche, et remise de gaz.

On monte à 3000 pieds, et puis, on coupe les gaz... Le vent tape dans la verrière, et il siffle dans nos oreilles. C'est bien une des seules choses agréable en PTE.
On touche sur la 31, et... on recommence. L'exercice se passe bien, et on remet le nez de l'avion vers Castres, via le VOR de GAI.

L'indicateur du VOR flagge, et on décide de se dérouter sur Lasbordes. Juste le temps de prendre le nouveau cap, que mon instructeur me questionne sur les actions à effectuer en cas d'augmentation de la température d'huile.

On continu sur la lancée, en effectuant quelques virages à grande inclinaison, et des décrochages. Les exercices de maniabilité sont plutôt satisfaisant. On se dirige vers Lasbordes.

Le moteur se coupe, et mon instructeur me dit que la température d'huile, et la pression sont dans le rouge. Je cherche un champs, et exécute mon approche. A 200 pieds sol, c'est la remise de gaz, et l'avion nous propulse là où l'oxygène se fait rare.

Cette fois ci- c'est la bonne, et jusqu'au moment où les roue crissent sur le tarmac de LFCL, je n'ai rien eu de majeur à traiter.
Le soleil est maintenant derrière une épaisse couche grise, qui ne tardera pas à déverser ses larmes sur le tarmac de Toulouse. Il était temps qu'on rentre au chaud.

Bye Bye.



L'appel de la ligne est le moment dont chaque pilote rêve, celui qui t'amènera au FL390, qui te fera voir chaque jour le soleil, et chaque nuit la lune.
Aujourd'hui cet appel à été pour El Boy, celui avec qui j'ai partagé mes plus grands moments aéronautiques, celui qui rendait mes week-end heureux, celui avec qui j'ai découvert la joie du vol.

On a aussi partagé bien plus que des aventures aéronautiques, puisqu'il est un véritable ami.
El boy, je suis fier de toi, et heureux que tu ai trouvé le JumpSeat dont tu rêvais tant.

Un seul mot: Enjoy !

J'espère juste que un jour nous nous croiserons sur une fréquence, ou même dans un hall d'aérogare. Et pourquoi pas sur une des chaises du club. Je suis heureux pour toi...

L'art de la PTE.

En ce Jeudi 30 décembre, le soleil est de sorti, et moi avec.

Le programme d'aujourd'hui ressemble fortement à celui des largueur de parachutistes: On monte, on descend, on monte, on descend...
Les conditions de vol sont plus que bonnes, en effet, aujourd'hui c'est CAVOK et le vent bien qu'assez fort ( 25kt) souffle pratiquement dans l'axe ( 140° pour une piste au QFU156°). L'avion lui aussi va plutôt bien, et sa masse reste inchangée et il vole droit contrairement à moi qui ai pris 3Kg à cause des buches de noël...

Après les procédures de départ habituelles, et une phraséologie dans un anglais hésitant ( Allez donc demander une PTE en anglais. Je suis preneur de la traduction utilisée chez les Anglo-saxons...), je m'aligne sur la piste 16.





On obtient l'autorisation de la tour pour notre PTE, avec un "Report 2500 ft overhead Tower". La montée est pas mal turbulente La verticale approche, et mon instructeur revoit avec moi les derniers éléments avant de couper les gaz.
A la verticale tour, les gaz sont coupés, et je commence l'exercice, avec le typique item " recherche de causes". Rien à signaler, on est bien en panne et j'affiche 145 km/h. La tour nous à lancé un " Report on final turn runway 16". Je procède tant bien que mal vers la vent arrière, en affichant une dérive assez forte pour contrer les effet du vent.
Je passe en vent arrière, et sort le premier cran de volet, et à partir de là les ennuis commence.

Pour commencer, j'ai beau bien connaitre les principes de la PTE, j'ai du mal à les appliquer en vol, tout simplement car je ne suis pas assez rigoureux, et il y a ici, un point à corriger. Lors de ma vent arrière, je suis trop éloigné de la piste, et je ne me force pas à corriger.
On arrive en finale l'instructeur lance sur la fréquence "On final turn 16 for touch and go". Je me trouve plutôt bien placé sur le plan, mais c'était sans compter sur les effet d'un vent plutôt fort. Je maintien les 145 km/h, mais l'avion chute inexorablement, impossible de maintenir 145 km/h en allant chercher le seuil de la 16. On descend, descend, et puis je me sens obligé de pousser la manette noire qui m'extrait de la gravité, et me propulse dans les turbulences. "On initial climb for the same exercice". Le ton est donné.

Malheureusement pour moi sur les 5 PTE qui ont suivi, je n'ai jamais réussi à corriger le tir. Certes le principal aurait été fait, j'entends par là que le but de la PTE est de sauver sa vie et celle des passagers, alors oui le but aurait été atteint, car de toutes les PTE que j'ai fait toutes sauf une ont fini dans la RESA...
Cependant beaucoup d'éléments restent à revoir...

J'ai analysé mes erreurs, interprété les commentaires de l'instructeur, et maintenant il va falloir tout remettre en pratique de façon à entendre les roues crisser sur le tarmac de la piste 16, et ce peu importe les conditions de vol.