Le semblant d'un carrière...

                         

Mon aventure sur les gros avions Européens s'est terminée brutalement en Juillet dernier. Je me suis subitement retrouvé hors-jeu suite à une perte de contrat. Brutal comme la perte d'une mise au poker alors que l'on tient dans ses mains une paire de soeurs Hilton...

Les anciens réflexes refont surface. On sort à nouveau le pack Office, puis on tape des lettres de motivation, on ouvre sa boite mail puis on balance un CV et une lettre de motivation, avec un petit mot. Les réflexes sont rouillés, les articulations de la main douloureuses, et les réponses souvent les mêmes:"Mon bon monsieur, nous avons porté une très hypocrite attention à votre demande (passage sur le bureau de la DRH éclair, suivi d'un jet à 5 mètre direct dans la poubelle), cependant la formation SAP étant une obligation pour ce poste, nous ne pouvons donner suite à votre demande."
La nouvelle génération des RH, ne donne plus la chance aux personnes qui ne "matchent" pas totalement le profil demandé. En quelque sorte on fait passer la qualité du travail après les bénéfices...
En quoi la formation SAP est le gage d'une adaptation parfaite (et donc d'un travail de qualité...)?

Heureusement certaine personnes prennent le temps de te recevoir, de t'écouter, mais aussi de te questionner sur ton parcours, sur tes envies pour le futur, sur  l'éternel "Pourquoi tu veux ce poste". Alors tu cires les chaussures, serre le dernier bouton de ta chemise, te brosse délicatement les dents, et puis tu te lance dans le grand bain pour 40 minutes d'interview. Un stress à la fois désagréable, mais bénéfique, te fait bégayer, mais peu importe tu persévères...
C'est grâce à ce genre de personnes et de persévérance que j'ai signé, au fond d'une feuille d'un blanc éclatant, un contrat pour un poste qui semble captivant, intense et passionnant... Wait and see.

J'ai passé le cap des 235 heures de vol, quelque part au dessus des Pyrénées, au FL115, les yeux toujours émerveillés, par le spectacle grandiose qu'offre deux ailes entoilées, et une carcasse de bois. Aujourd'hui, mon objectif n'est plus de devenir pilote professionnel le plus vite possible, en étant le plus jeune de tous les pilotes. Je veux d'abord me créer une expérience dans le monde de l'aéronautique, devenir désirable aux yeux de l'employeur, performant dans le monde du travail. Au final c’était ça mon plan B.
Le plan de devenir pilote est caché dans mon cerveau, prêt à jaillir,prêt à porter une attaque fatale qui ouvrira la porte d'un poste de pilotage. L'aéronautique est un monde où beaucoup ont échoué, et mon "moi" ne supportera pas l'échec, surtout au prix des concessions engendrées pour devenir pilote...

Je pouvais lire sur mes SMS, un 13 janvier 2013, alors que l'air frais et la solitude était mes seuls remèdes du moment, un texte trop long et trop difficile à lire sur lequel était écrit que "les concessions pour moi était terminées ce soir, mais qu'elle me voulait finalement me voir heureux et ce grâce à mes objectifs..."

Encore une fois l'aviation, et mon besoin de devenir pilote avait vaincu le coeur et ses sentiments.

Son portable s'éteignait une dernière fois sur mon nom, et puis elle rejoignait son nouvel homme....