Derrière le front froid...

J'aimerai pouvoir souhaiter à mes lecteurs de passer une belle et heureuse année 2013, et c'est d'ailleurs ce que je souhaite à tous...
Cependant difficile pour moi d'être heureux en ce début d'année 2013. De multiples évènements affectent mon être, ma personnalité, et surtout affectent ma passion...

Cette année 2013 commence pourtant bien: signature fin novembre d'un CDI dans une petite entreprise du sud-ouest, en tant que technicien sur les gros bébés de chez l'avionneur européen. Retour du sourire, de conditions de travail décentes, et d'une vie normale. Je n'aurais jamais pensé être aussi heureux de ne faire que 7h30 par jour. Je suis heureux dans mon travail, intégré, et j'en apprends un peu plus tous les jours de l'année.

D'un autre côté, je sens l'heure des choix approche à grand pas. Je ne suis pas né à la bonne époque, loin des années de gloire du pilotage, loin des années où la machine à embauche tournait sans discontinuer, sans s'arrêter, inépuisable.
Aujourd'hui, les crédits s'empilent pour les pilotes de mon âge, se remboursent difficilement pour les plus vieux. Le monde de l'aéronautique tourne à celui qui aura le plus d'argent. En ces période d'épidémie, je peux d'ores et déjà dire que le monde de l'aéronautique a attrapé le virus du foot, symptômes: De l'argent à n'en plus finir...

Aujourd'hui, je me pose de plus en plus la question de mettre un terme définitif à devenir ce que j'ai toujours rêvé d'être: Pilote
Non pas que le métier ne me plaise plus, il commence simplement à ne plus m'être accessible, soit pas manque de moyens, soit par manque d'études. Je travaille tous les jours de la semaine, et je dois avouer que le travail m'a ouvert les yeux, sur la difficulté de la tâche qui m'attend. Réunir de l'argent quand on ne sue pas pour le gagner est toujours plus facile. Aujourd'hui, je ne suis pas prêt à m'endetter sur 30 ans pour devenir un pilote Pôle Emploi. Je laisse ça à l'inconscience de la nature humaine, où à ceux qui peuvent se le permettre.
Je suis sur la corde du funambule, prêt à basculer, jouant d'un équilibre instable. Prêt à tout abandonner, mais m'accrochant à des images, des vidéos, et surtout des récits de personnes en activité...
Le choix est difficile, trop difficile pour une personne de mon âge, pour une personne passionnée, dans les deux cas, il faudra souffrir, dans les deux cas, le choix sera irréversible, et marquera à jamais d'une empreinte indélébile ma vie.
C'est assurément un choix trop dur pour une personne de mon âge. 

Aujourd'hui ma vie est comme à l'arrière d'un front froid, une alternance de beau temps et d'averses.