Plus que 5 jours...


La fin du calvaire approche...

1 mois sans voler, 1 mois sans mes piqures de bonheur...

Samedi après-midi, le 2 janvier, je serais dans le Tecnam, prêt à pousser la manette des gaz, qui par la même occasion, injectera dans mes veines, une bonne dose d'adrénaline.

Certains ont besoin de sortir pour s'amuser, j'ai juste besoin de voler... Quitte à faire de nombreuses concessions.


Pendant ce long mois j'ai volé mais virtuellement, sur FS.
Ce serait mentir que de dire que je n'aime pas FS, je pourrais même le considérer comme une passion à part entière.
Certes il ne représente que partiellement la réalité, mais il s'en approche fortement. Et puis il permet de s'offrir quelques extras, extras qui sont la réalités pour certaines personnes, pas encore la mienne... Quel bonheur de percer la couche, ou encore de faire une approche dans un brouillard dense, en suivant des yeux les aiguilles du HSI, qui nous guident sur le GS et sur le LOC.
Demain j'aurais surement passé la barre des 600H de vol sur IVAO, 600H de bonheur virtuel et surtout d'expérience.

Dans un registre totalement différent, j'arrive désormais à être conscient de la chance que j'ai, cette chance de voler.
Début décembre, lors d'un spotting à Blagnac, j'ai pu discuter avec un jeune qui, passionné d'aviation, n'avait jamais pu monter dans un avion. Le père était là également, et leurs habits en disaient long sur leur statut social. Bien qu'il ne faille jamais se fier à la tenue vestimentaire, eux portaient sur eux la pauvreté.
C'est là que tu te dit que, même si tu pilotes pas de gros oiseaux, les moineaux que tu pilotes doivent t'apporter satisfaction et bonheur.

En attendant, je vais retrouver mon moineaux dans pas longtemps pour signer avec la fin du calvaire.

Projet et espoir...


Les temps sont durs dans l'aviation.

Je me pose des questions, notamment en ce qui concerne mon plan B.
Celui que je lancerai si jamais l'aviation ne m'ouvre pas les portes du Flight Deck.

Pour l'instant j'ai pour projet de rentrer en L1 IMP, de travailler en autonomie, de façon à pouvoir continuer à voler de façon régulière.

Voici mon projet à plus ou moins long terme.

D'abord finir mon PPL, puis enchainer sur l'IFR Français, le temps de faire mes études. Par la suite, je partirai au Canada, pour convertir mes licences et finir ma formation en passant par CPL et ATPL.
Il peut paraitre prétentieux de parler ainsi, mais je déteste tomber de haut...

En attendant, j'ai volé Samedi, avec un temps magnifique. L'équation est simple, on à fait 1H09 de vol pour 1H09 de bonheur.
Au programme, le vol lent, et les sortie d'alerte de décrochage.

Maintenant, il va falloir attendre un mois, un long mois sans voler. Mon instructeur étant en train de passer quelques heures sur un simulateur A320, pour les besoin de son boulot. Si ça ce n'est pas le rêve.
Pour patienter je calme mes ardeurs sur mon simulateur maison, Flight Simulator, qui me permet de me libérer quelques peu.

Dimanche dernier, je me suis posé quelques heures sur les abords de la piste 14R de LFBO (Toulouse-Blagnac), derrière le grillage.
J'espérais juste entre quelques photos, qu'un jour, ce soit moi qui me retrouve de l'autre côté du grillage, mais les temps sont durs dans l'aviation.

Un bon petit week-end...


La lettre de Transport Canada est arrivée.

C'est la main tremblante que je l'ai ouverte, entre peur et attente, je découpe le papier, tire l'unique papier cartonné de son étoffe de papier Kraft.

J'attendais ce moment depuis longtemps, et le verdict est au delà de toutes mes espérances puisque je suis déclaré apte classe 1 au Canada.
Mon rêve se réalise enfin. Je ne réalise pas encore ce qui se passe. Comme un gosse un soir de noël.

Ce week-end a décidément été très bon.

J'ai pu voler Samedi et Dimanche soit 2H sur le DR-400 avec la pluie et le beau temps. Les résumés du vol ne tarderons pas à venir.

En attendant, je me replonge dans mes livres de Chimie et de Physique, car mardi matin c'est l'épreuve du Bac blanc qui m'attend, histoire de faire passer le temps, avant de rejoindre le plus beau des bureaux, en place droite au FL340

D'un bout à un autre...


Presque...

C'est le mot qui résume mon dernier vol du 22 Novembre 2009.
Nouvel instructeur avec moi. Nouvelles façons d'apprendre. Re-nouveau du vol.

Le ciel est couvert, des averses ont traversé Toulouse toute la nuit.

Cette fois-ci j'ai bien dormi, je veux approcher de la perfection pour ce vol. Je fais ma pré-vol comme un grand, pendant que le soleil pointe son nez.

Briefing de la leçon avec comme programme pour le vol de aujourd'hui, le maintien d'un cap, d'un taux de montée, de descente, le vol en palier, et la symétrie de vol.

On monte dans l'avion, et maintenant, le soleil est de la partie, le vent est calme, et les orages loins de nous malgré le SIGMET de la FIR de LFBB qui annonce des orages au dessus du la latitude 45° et des turbulences en dessous du FL050

Le moteur démarre, et l'on commence à rouler, je vérifie les paramètres habituels et déjà le point d'arrêt arrive.
On immobilise le DR400, j'affiche 1800 tr/min et puis je teste la magnéto, la réchauffe et la succion gyroscopique. Tout est dans le vert.

" -F-KC au point d'arrêt, je suis prêt.
-KC, alignez vous piste 16 et décollez vent du 200 pour 5kt.
-KC, je m'aligne, autorisez décollage 16."

On aligne le DR400 sur la 16, en effectuant le briefing de sécurité , et puis c'est le moment de mettre plein gaz.
L'hélice nous tracte, 100Km/h et c'est la rotation, on s'envole direction DS.

En sortie sur DS, on contacte la tour puis on se lance dans les exercices prévus.
Je retrouve peu à peu les sensations, mais je manque de précision dans mes exos, overshootant les caps, plus que ce qu'il ne faut. Sinon le reste du vol est impeccable, le temps magnifique et les turbulences inexistantes.

On aperçoit au loin le lac significatif du point AE. On appelle la tour qui nous demande de rappeler en base 16.
On arrive sur la base, je prépare l'avion, et puis on descend 2000 pieds, la piste est désormais là sur notre gauche.
Dernier virage et "deux rouges deux blanches" sur le PAPI, je continue a descendre, mais pas dans l'axe de la piste.
Je corrige et le 16 blanc grossit, la tour nous autorise à atterrir.

Mon axe n'est toujours pas parfait, je pense tellement à m'aligner sur ce P...N d'axe que j'en oublis le plan de descente .
Le 16 à arrêté de grossir et mon instructeur reprend le manche et pique pour garder le plan...

Le presque du début de ce texte est là pour ça. J'étais presque sur le point de faire un vol de bout en bout sans aide ou presque...

On rentre tranquillement au park, on coupe le moteur et on range l'avion et la paire de Rey Ban dans son étui, signe que la journée se termine.
J'ai pris ma piqure pour la semaine, sans pour autant être sûr de pouvoir tenir une semaine entière sans une dose de rappel.

J'attends encore impatiemment la lettre grise de Transport Canada, cette lettre qui conditionnera mon avenir.
Je l'attends avec joie, mais aussi avec peur.

Au lycée tout s'arrange, je lutte tant bien que mal. Résistant aux assauts des profs qui nous mettent la pression. On est passé d'adolescents à bêtes formaté pour les résultats. Le lycée veut du 100% d'admis, et se fiche peu de notre état.
La semaine prochaine c'est BAC blanc, avec au programme, je pense, des épreuves bien plus difficiles que les épreuves normales du bac.

En attendant, le week-end prochain c'est 2H de vol au programme, 2H de plaisir, et 2H pour me dire que le lycée est ma porte d'accès au "Flight Deck".

Que le temps est long...

Le temps est long sans voler...

Ça va faire 3 semaines que je n'ai pas volé, mes ailes commencent sérieusement à s'engourdir ...

Ce week-end en revanche, si Mr Soleil est de la partie, on à une heure de prévue sur DR400. Une heure de reprise, une heure où je vais retrouver les bonnes sensations, celle du vol, celle de la liberté.

En attendant ces moments de liberté, la vie n'est pas toute simple. Les profs de lycée sont durs, les notes dépassent rarement le 10. Autant dire qu'il faut s'accrocher.

J'ai également reçu une lettre grise siglée Transport Canada, celle que j'attendais comme le Graal depuis plus d'un mois et demi, mais quelle fût ma déception lorsque cette lettre n'était qu'une simple copie d'un mail me signalant que mon dossier était incomplet. Fond de l'œil et champ visuel manquant, autant dire que j'ai gagné un nouvel aller-retour direct to Paris à l'insu de mon plein gré comme dirait un certain R.V ... La décision finale attendra encore 1 mois.

En attendant, le rêve reste intact.

Et c'est repartit.


J'ai pu voler 1H ce vendredi, avec un temps magnifique digne des grands jours d'été.

Au programme maintien d'un cap et calcul de différents caps durant le vol.

Un décollage piste 16, ce qui est plutôt exceptionnel à Lasbordes. Et puis du beaucoup de monde que ce soit en l'air ou au sol.

Cette nuit je n'ai pas beaucoup dormi (pas plus de 6H), et je dois avouer que j'ai beaucoup du mal à retrouver les items de C/L dans mon cerveau, mais mon FI ne tarde pas à me remettre dans le droit chemin.
Parfois il est dur, très dur même, mais au moins les seuls "c'est bien" que l'on obtient, nous montrent que l'on a bien bossé, et qu'ils ne sont pas la pour "faire bien".
J'aime cette méthode, celle où tout ce que l'on obtient est le fruit du travail.

On est numéro 3 au départ, essais moteurs, on s'aligne, on pousse la manette des gaz, et l'avion s'envole.

On a prévu une sortie DS à 2000 pieds QNH, et puis on commence les exercices sur les caps. Chose qui ne me pose pas trop de difficultés, si ce n'est le fait que j'enfonce le nez de l'avion vers le bas quand j'effectue le virage... Mais ce n'est qu'une petite chose à corriger.

Et puis, il est déjà l'heure de rentrer, le soleil brille encore fort, et les pilotes, venant prendre leurs piqûres de plaisir, sont nombreux au dessus de Lasbordes, puisque l'on est numéro 3 à l'arrivée.
Pour la première fois je tente un atterrissage tout seul, mais j'ai beaucoup de mal à respecter le plan, et l'approche est plutôt hasardeuse. On retentera la prochaine fois.

L'avion touche le sol, on dégage rapidement la 16, puis on enchaine sur la C/L d'après atterrissage. On regagne le hangar de l'aéroclub. On coupe le moteur, on débriefe, et puis on quitte l'avion. Encore de bonnes sensations.

J'ai pu hier soir, parler avec un ancien élève de l'ENAC, sortit au mauvais moment, en pleine crise de l'aviation civile. Il est nouvel FI à l'aéroclub.

Et je dois avouer que son discours me fait peur, il a trouvé toutes les portes des cockpits fermées,
même avec une QT320. Le secteur va mal c'est sûr, il n'y a plus qu'a attendre maintenant, en espérant que le marché se ré-ouvre .

En attendant que le marché se ré-ouvre, il n'ets pas rare d'entendre à l'aeroclub des phrase qui font rêver, qui me font rêver:
"-C'est toi qui prends l'A380, pour aller à NY ?
- Non c'est un ami à moi, et moi je vais à JFK le même jour en 330, et on doit se retrouver la-bàs."

C'est ce genre de phrase qui "me vendent du rêve"

P.S: Photo du vol vers St-Girons avec comme pilote un ami à moi et mon F.I

Parce que la France oublie...


Il ne faut jamais oublié ce qui a fait qu'aujourd'hui nous somme ici...

Cet après-midi, mon grand-père m'a amené à Gabaudet, lieu où l'atrocité des SS de la division "Das Reich" avait parlée.

Il ne reste sur le site que quelques débris d'une grange, quelques pierres entassées ci et là. Rien qui ne peut charger le lieu d'émotion quand on passe devant.

Lui, mon grand-père, ancien résistant, à vécu Gabaudet à l'époque où la grange était le lieu de réunion des résistants.

Aujourd'hui, il m'a raconté l'histoire de cette grange: les 300 résistants, les amis, et puis les SS, les panzers, les coups de feu, sa fuite à travers les bois sous les rafales des mitraillettes, la grange en flamme.
Les balles qui sifflent, parfois qui mettent à terre ses amis, devant ses yeux, lui qui court, court pour échapper à la déportation, lui qui aide les résistants touchés.
Il retrace l'histoire du lieu, avec la voix emplit d'émotion, oubliant sa "patte folle", comme il l'appelle, pour aller rendre hommage à ses compagnons morts à Gabaudet, morts au combat, morts pour un avenir meilleur, morts pour la France, morts pour nous.

Aujourd'hui, mon rêve à moi c'est de pousser la manette d'un 747, lui il avait pour rêve de revoir sa famille, et de vivre dans un monde sans guerre. Rêves opposées.

C'est ces moments là qui nous montrent que le monde d'aujourd'hui est bien trop égoïste, monde où l'on oublie trop vite ce qui fait qu'aujourd'hui nous sommes là. Ce soir, j'ai l'impression d'avoir été égoïste, pendant toutes ces années.
Je suis si fier de lui, d'EUX, de ce qui sont morts pour nous. Il faut maintenant qu'il soit fiers de nous.

Merci mes héros

PS: La photo est une photo de la grange de Gabaudet

Ouchh le décrochage ...


La leçon que j'attendais tant est enfin arrivée ...

Cette leçon c'est celle sur le décrochage avec différentes configurations...

Début de la leçon à 17H00, visite prévol, briefing avec les actions à effectuer pour la leçon ...
Aujourd'hui les rafales sont fortes, puisque sur l'ATIS de LFCL on annonce des rafales jusqu'à 18kt.

Les clefs sur le contact, la batterie sur "On", les strobes sur "On", puis une pression sur le bouton du démarreur. Les deux pales se mettent à brasser l'air.
Je commence à lâcher les freins et le DR400 s'élance dans la fraicheur Toulousaine, un virage à gauche, un virage à droite, puis c'est le dernier arrêt avant de prendre son envol ...

Une voix masculine m'autorise à m'aligner, ce que j'effectue sur le champ. Puis cette même voix me rappelle quelques instants plus tard, pour m'annoncer que je suis autorisé au décollage sur la 34...

Plein gaz, la piste défile sous nos pieds, les 100Km/h approche et on tire doucement sur le manche, direction les cieux...

En l'air ça bouge pas mal, et le maintien de l'altitude est difficile, celui de la vitesse aussi.
On sort sur DN, direction le secteur Est.
En montée vers 3000 pieds lentement mais surement, mon instructeur me rappelle les quelques notions vues au Briefing et puis on commence l'exercice...

Quelle sensation bizarre que celle de décrocher, et puis comment parler du piqué qui le suit visant à regagner de la portance...
En quelques mots ce n'est que du bonheur. Bonheur qui nécessite quelques concessions mais qui sont largement récompensées.

Après plus de 30 minutes de vol, on rentre sur Toulouse, alors que la fraicheur se fait de plus en plus sentir.
Le soleil se couche alors que nous sommes en finale sur la 34.
Les roues touchent le sol, l'avion décélère et on prend la bretelle Charlie sur notre droite. Le taxi est juste assez long pour parler de notre vol.

C'est fou ce que l'avion peut permettre de se relaxer. Venir à l'aéroclub c'est prendre une grande bouffée d'air après une dure journée de cours...

J'espère juste que plus tard j'aurais ma dose de bouffées d'air tout au long de la journée au FL340 ...

Navigation ou l'épreuve de force...


J'ai eu le plaisir d'assister assis tranquillement sur une chaise, puis à l'arrière d'un DR400 à une navigation entre LFCL et LFCG.

J'ai pu assister à la bataille féroce entre un pilote armé de sa règle graduée en NM, de sa carte 1/500 000 ème, de son critérium, face à un dossier météo prédisant une journée grise, avec plafond bas, et pluie aux alentours.
Les méninges fumants, les yeux posé sur ses points de passage, le crayon notant les estimées... Tel est le rituel du pilote privé...

Autant dire que cette partie de la formation me parait la plus compliquée puisqu'elle fait appel à de nombreuses facultés que je n'ai pas forcément, comme le calcul mental par exemple ...

Le départ matinal sur la piste 34 de Lasbordes laisse entrevoir une bien belle journée, ces journée qui ressemble à celle des pilotes de ligne...
Celles ou on part sous la grisaille et où on rencontre l'astre brillant qui embellit nos journée...

Le vol en tant que passager me permet d'apprécier le paysage, chose que je ne fais pas forcément lors des vols d'instruction...
Cartes sur les genoux, je m'efforce de repérer les points de passages: DS, Auterive, la lèze...

Les nuages remontent, laissant apparaitre Mr Soleil, alors qu'au loin se dessinent les Pyrénées.

Saint-Girons approche, le soleil est maintenant le seigneur du ciel, vertical terrain, on se faufile entre les monts des Pyrénées et on parvient à trouver le Tarmac de la 34, avec au passage un beau Kiss de notre pilote du jour dont je tairai le nom.

C'est maintenant à moi de prendre le siège de pilote, au programme de ce court vol, les effets de la pente sur la vitesse ascensionnelle.
Grande première pour moi aussi, avec ma première fois à la radio, sur Auto-Info.
Le rituel est le même que d'habitude avec pour seul changement le décor dans lequel notre DR400 évolue...

Décollage en 34, montée et puis virage à gauche, vers les montagnes.
Le paysage est somptueux, les effets de la pente surprenants, le vol magique.
Pas le temps de vraiment tout apprécier, que déjà la piste 34 est de nouveau là, à travers la verrière, se rapprochant à grands pas.
Les roues touchent le tarmac, l'avion décelère, on rentre les volets, place le commutateur de la pompe sur Off.
Taxi vers le park, puis on coupe le moteur...

Le retour sera aussi une navigation effectuée par le pilote de l'aller.
Le soleil baigne le cockpit, les nuages ont presque disparus, laissant apparaitre un horizon bleu ...

C'est fou comme l'avion à une capacité à transformer une journée maussade en bien belle journée...

Winnipeg se rapproche ...


Je viens tout juste de quitter l' A321 siglé AirFrance, en provenance de Paris Orly, avec dans ma tête l'espoir de devenir pilote de ligne...

Hier matin départ de Toulouse à 8H45, sur un Airbus A320, pour moi le stress présent est bien différent de celui des passagers habituels car j'ai pour intention de monter dans le cockpit.
La passerelle d'embarquement est collée à l'avion, je m'avance, les lumières blanches défilent et enfin j'entrevois l'entrée de l'avion, les hôtesses.
J'entre, répond au "Bonjour" du steward et me lance dans ma question, la voix hésitante...

"Est-il possible de monter avec le commandant de Bord ?"
"Je vais lui demander et je vous le dirais "

Malheureusement, il ne me le dira jamais...

L'avion roule sur les taxiways de Blagnac, s'aligne sur la piste et les réacteurs se mettent a délivrer la poussée, celle qui vous colle au siège, celle qui m'a donné des frissons, celle qui constitue en quelque sorte ma raison de vivre ...

L'avion s'arrache du sol, nous fait visiter les cieux, et nous redescend sur Orly en traversant la couche nuageuse qui déverse ses larmes sur le tarmac de Paris...

Les roues touchent le sol, les spoilers se déploient, les "Thrust reverser" se font entendre, et la décélération se fait sentir.
L'avion arrive à la porte les passagers descendent, je descend dans les derniers, passe devant le cockpit dans lequel le CdB s'affaire avec son FO.

Juste le temps pour moi de manger, de rejoindre ma chambre d'hôtel, que déjà se profile la visite médicale pour piloter au Canada.
J'arrive à 14H30, passe à 15H30. La batterie de test est plutôt succincte quand on a l'habitude de la classe 1 Française.

Je passe les test les uns après les autres, et mise à part quelques problèmes sur les petites lettres permettant de mesurer l'acuité visuelle, rien de bien grave ...
Le docteur me dit même: " Vos yeux fonctionne bien, et il ne devrait pas il y avoir de problèmes pour la TAC 1 ( équivalent de la classe 1 en France)"

Je touche enfin du doigt, se que je rêve de faire depuis longtemps: piloter...

Le soir alors que je me retrouve seul dans ma chambre d'hôtel dans le quartier Malakoff de Paris, j'expérimente pour la première fois, le sentiment de solitude et d'ennui...
C'est une des choses qui me fait le plus peur.
Celle de se retrouver seul, avec comme seul partenaire, l'image 2D de la télé, vous abreuvant le cerveau d'images et de sons.

Lendemain matin départ de Paris, à 8H50.
J'embarque à 8H25, et prévois le même rituel qu'a l'aller, celui de demander une place, ne serait-ce que debout dans le cockpit.
Je m'avance, les lumières blanches défilent, j'entrevois le steward, lui pose la même question chose à laquelle il me répond : "Avez vous une raison quelconque pour vouloir voyager avec le CdB ?"
Je lui explique rapidement mon cas: ma visite médicale, mes heures de vol, mon envie...

L'homme sympathique me répond, en prenant dans ces doigts la carte d'embarquement pour consulter ma place au cas où le CdB serait prêt à m'accepter:

"Je vais lui demander de suite, et je vous tiens au courant, mais sachez que vous avez une chance sur dix"
Je lui fais un grand sourire et m'en vais m'assoir à ma place.

Lui non plus ne viendra jamais...

Quelle sensation magnifique celle de la poussée que produise les réacteurs sur l'avion au décollage.
Celle des pilotes doit encore être meilleure, c'est eux qui contrôle ces bêtes pleines de puissance, qui ne demandent qu'a pousser les tonnes métalliques de la carlingue ...

J'ai toujours cette image dans la tête de l'avion qui s'aligne sur la piste, le copilote une main sur le side stick, une autre sur la manette des gaz, qu'il pousse jusqu'au cran ultime du TOGA.
Mon rêve est la, pathétique pour certains, fort pour moi ...

L'avion éventre les nuages, va dire bonjour au soleil et redescend déjà sur Toulouse. Le temps est magnifique, et l'atterrissage se fait sur la 14L.
L'avion regagne la porte, et les passagers descendent.
Au bout du mono couloir se tiennent debout, le CdB et le Steward, je passe devant eux, avec une envie de leurs dire qu'il ont une chance terrible, celle de pour voir piloter et voler tout les jours...
Je ne le dirais pas.

Le steward me dit un Au revoir, et me lance un regard plein de sens pour moi, ce regard qui vous dit qu'il est vraiment désolé de ne pas m'avoir ouvert la porte du cockpit...
Mais peut-être n'était-ce que simple utopie...
J'aperçois une dernière fois le cockpit, et son "Coveted Left Seat", et puis je quitte l'avion...

Je retourne au lycée en attendant de retrouver mon "Coveted left Seat", de tenir la manette des gaz que je pousserai jusqu'au cran TOGA aligné sur la piste de Winnipeg INTL

Histoire de bien avoir la tête sur les épaules...


La route vers le "Coveted left Seat" sera longue, très longue...

Deux heures de vol la semaine dernière, avec au programme de la maniabilité.

Première des deux heures le Vendredi soir à 18H avec comme objectif de visualiser une variation d'assiette sur l'avion avec un RPB (Repère pare-brise). Le vol se déroule parfaitement, les mécanismes se mettent en place peu-à-peu ...
Ma seconde heure, est à peu près identique à la précédente sauf que maintenant, je commence à intégrer dans mes contrôles, la vitesse, le vario, l'altitude.

J'ai aussi commencé à comprendre que l'avion est une chose qui se travaille, plus que le simple fait de lire le bouquin du PPL(A).
il faut comprendre, visualiser, et appliquer en vol.
Il faut aussi une certaine touche d'autorité, celle qui nous sera utile en tant que CdB, que se soit sur un petit avion ou sur un 747 .
Autorité que je n'ai pas, mais que je vais me forcer à acquérir.
Celle qui nous permet d'énoncer clairement nos intentions, nos briefings de sécurité...


Toujours autant de plaisir à voler, mais aussi à passer du temps dans l'aéroclub. C'est comme un monde parallèle où l'on oubli les soucis de la vie ...

L'aéroclub à aussi la capacité à remettre la tête sur les épaules, montrer que le left Seat est uniquement à la portée de celui qui bosse, qui y croit, qui sacrifie du temps, des amis, sa girlfriend, pour aller bosser au sol dans le cockpit d'un avion ...
Mais c'est à ce prix que l'on obtient le Graal ...

From Toulouse to Winnipeg


Aujourd'hui, je viens de passer la barre fatidique du j-15.

J-15 avant la visite médicale pour la classe 1 Canadienne, celle qui m'enverra à 8000 km de tout, ou qui m'imposera de rester un Toulousain.

Je pense que peu de gens peuvent comprendre le stress qui est associé à une visite médicale de pilote professionnel.
En effet, c'est elle qui décide de la vie de la plupart des Hommes aspirant au métier de pilote de ligne.
C'est elle qui nous fait souffrir avant, et parfois après quand l'inaptitude est marqué en lettres capitale sur "la" feuille.
J'ai peur d'y aller, je suis comme un gosse qui quitte sa mère le jour de la rentrée en maternelle.

Je pense tout les jours à elle, avec ces tests mettant à mal les candidats n'ayant pas eu la chance de "naître" dans la norme.
Je ne suis pas dans cette norme en France, et j'envie ce qui le sont...

Lundi 15 Octobre 15H00 j'ai rendez-vous avec le futur au Louvre à Paris

L'histoire du VFR et de la soumission à la météo...


Dur dur les jours où du 4 ème étage du lycée tu vois les tourelles convectives se dresser dans le ciel. Ces tourelles qui jouent avec le soleil et qui parfois jouent avec les avions.

Hier j'avais un vol prévu de 19H à 20H, le ciel à l'aube était couvert mais tout à fait "praticable" pour du vol VFR.
Début d'après-Midi et premier signe d'un dégradation orageuse, les TCU's font leur apparition dans le ciel Toulousain, les éclaircies sont de plus en plus rares.

Le temps défile, les nuages aussi.
18H00, les CB's ont envahis le ciel Toulousain, et les phénomènes qui leurs sont associés balayent la région Toulousaine.
On assiste à LFCL, au ballet des avions rentrant entre les lignes de grains, sous un ciel qui tend de plus en plus à devenir noir.

19H00 c'est le début de mon créneau, les averses se sont calmées mais le ciel est encore bouché, on devine ça et la des CB's déversant leurs contenus très localement...
Mon instructeur décide de ne pas partir en vol, en m'expliquant qu'il vaut mieux parfois être prudent, chose que je comprend.

Le reste de la soirée sera essentiellement constitué de discussions aéronautiques avec les membres du club, avec en autres des discussions à propos de diverses situations en vol...

Le VFR est la porte de passage pour l'IFR, qualification qui permet de voler par tout temps. Celle qui permet de zigzaguer au milieu des CB's mais aussi celle qui ouvre la porte au pilote professionnel. Le même pilote, qui lui vole au FL 340 sous le soleil au moins 350 jours par an, se jouant de la météo et ajoutant même sa petite pierre à l'édifice avec ses "Contrails".

"Contrails", qui me font rêver le matin quand je vais au lycée, et qui me donnent le courage de continuer ...

Second vol et seconde piqûre de plaisir ...


C'est toujours aussi bon !

Cette sensation quand tu es aux commandes, aligné sur l'axe de piste, plein gaz et que tu sens que l'avion se soulève, pour t'amener voler parmi les oiseaux...

Au programme du cours d'y hier soir, relation entre assiette et incidence au sol et puis quelques exercices sur la montée, la descente et les virages en paliers, en vol.

J'ai réussi à mieux gérer le palonnier et maintenant le taxi est bien meilleur, même si quelques problèmes d'alignement persistent...
Départ depuis la 34, puis sortie DN, direction le secteur Est de LFCL, avec comme objectif de mettre en pratique les exercices vus au sol. Quelques montées, quelques descentes, quelques virages et déjà l'heure de revenir à la maison.
Verticale terrain, puis intégration en vent traversier de la 34 à 2000 pieds, quelques explications sur les repères à prendre en compte sur les tours de pistes de Lasbordes et déjà, on est en finale 34 derrière un Jodel 119.
La piste se rapproche et l'instructeur effectue l' atterrissage, les pneus crissent sur le tarmac de la piste, et on dégage la piste, alors que les premières lumières illuminent Toulouse, au fur et à mesure que Mr Soleil disparait.
Retour au parking, et taxi toujours un peu hésitant mais je commence à m'y faire ! On se range derrière le Jodel et on fait cracher au moteur Rotax son dernier souffle de la journée.

La suite est le rituel habituel du club, avec le rangement des avions et le nettoyage des "Malheureux" ( voir topic de mon premier vol).

Mais quel bonheur, que celui de voler... L'ambiance aéronautique est tellement bonne à humer. Ne serait-ce que d'écouter les anecdotes que nous distillent les anciens du club, parfois croustillantes, rarement tristes ( même si, malheureusement l'aviation, est parfois triste...).

Je crois avoir trouvé ma voie future, même si le chemin est encore long, j'en suis conscient, j'ai toute la vie devant moi pour réussir et l'aviation est l'école de la patience...

Prochain vol Vendredi prochain même heure,même lieu en attendant, cet Après-Midi, je vais surement me rendre à l'ambassade du Canada pour prendre connaissance des formalités administratives pour mon immigration, qui d'après un ami dans un cas identique au mien, ne constitue pas une réelle formalité ... Encore un autre "problème" qui se profile à l'horizon.

En attendant, il faut garder une mentalité "Whatever it takes" comme le précisait un certain pilote français ayant quitté la France pour rejoindre les USA, à cause de... normes médicales

P.S : La photo est celle de mon premier vol, en effet, j'essaye de changer de Tee-Shirt chaque jours, et pour une fois j'y arrive parfaitement !

Et ça repart...


Demain soir, ce sera mon second vol...

Le temps prévu est plutôt bon, et le paysage s'annonce une nouvelle fois splendide ...

Cette fois, j'arriverai équipé de la tête aux pieds. En effet, j'ai acheté un casque Telex , ma carte 1/500 000 ème, et petite touche supplémentaire : Les Ray.Ban "Aviator". J'ai préparé minutieusement les C/L, et les cartes d'approche visuelle.

Ces derniers jours, j'ai jonglé entre les maths et la physique du lycée, les C/L du Tecnam P2002, et les quelques éléments de phraséo élémentaire.

Je continu également de creuser, les différentes pistes qui s'offrent à moi pour l'an prochain, entre une demande à Polytechnique Montréal et l'école de Harv's air mon coeur ne cesse de balancer. Mais d'abord place au PPL(A)

Enfin, j'ai toujours autant cette volonté de voler. Attristé par le fait de devoir partir pour vivre mon rêve.

Ce serait mentir de dire que je n'ai pas peur de l'avenir, de ce qui se passera, le jour où je devrais "tout perdre", comme une apocalypse sentimentale ... Reprendre des repères, sortir de la solitude de l'immigrant. Le choix si dur entre le FL340 et les sentiments ...

Et puis, quel pilote, aujourd'hui, n'a pas peur des tournures économiques que prends le monde en ces temps de crise ...
AirFrance à récemment annoncé un plan social de 1500 départs volontaires, de quoi avoir peur pour l'avenir de l'aviation ...
Mais j'ai toujours la volonté de voler et d'entendre à la radio "You're cleared to climb FL340, report when reaching "...

Premières sensations ...


Aujourd'hui est un grand jour, pour moi, surement banal pour le reste de la population, mais certainement marqué à tous jamais dans mon esprit ...

17H30, j'arrive à LFCL armé de mon appareil photo, et avec une sérieuse envie de commencer à voler... et première frayeur sur la réservation bouleversée par quelques problèmes. Le départ est décalé de 1H... Ouf, ce soir je signerai pour ma nouvelle vie ...

18H30, retour du F-GTFC, sur le parking de l'aéroclub, la pression monte, alors que celle du moteur descend.
Premiers pas hésitants sur les abords de l'avion pour une prévol où je subis plus que je ne contrôle... Heureusement l'instructeur veille au grain ...

Installation à bord du Tecnam P2002, branchement du casque, on égrène la C/L d'avant départ, batterie sur "On" contact et le moteur commence doucement à ronronner sous le soleil Toulousain...
Vérification des paramètres moteurs, excitation de l'alternateur, contrôle des paramètres batterie... Tout semble ok ...

Frein de park sur fermé, et le sol commence doucement à défiler sous nos pieds ... Le taxi s'effectue tant bien que mal, un coup à gauche, un coup à droite... ( j'entends par la que, si j'avais eu un 747 entre les doigts, on aurait probablement jamais eu le temps d'arriver au point d'arrêt ... )
Le point d'arrêt est là, test moteur, fermeture de la verrière, briefing de décollage avec énonciation des actions à entreprendre en cas de situations d'urgences ... et puis plein gaz...

Le sol s'accélère sous nos pieds, même pas le temps d'apercevoir le 34 blanc signalant l'orientation de la piste , j'ai vraiment du mal à garder l'axe de piste et puis c'est la rotation... L'avion avale les premiers pieds à une allure lente, mais certaine...

Très peu de temps après arrive la C/L d'après décollage. Entre la C/L et le maintien de l'assiette de montée, mon cœur balance, si bien que je n'arrive à effectuer aucun des deux ... J'ai enfin pu voir ce que les spécialistes du système cérébral appellent la "viscosité Mentale". Mais enfin bon, on m'a dit que l'aviation était l'école de la patience, alors je suis prêt à patienter.

Direction le Leclerc du coin, mais avec un peu plus d'altitude que d'habitude. Que le monde est différent vu d'en haut ! Virage à la verticale de la maison d'Edouard et direction DS à 3000 pieds QNH.
Après la verticale DS on quitte la fréquence de LFCL et on effectue quelques virages avec comme objectif de rentrer et de sortir à la même altitude ... et de voler en palier quand il n'y a pas de virages ...

Déjà, on est vertical AE, contact de la tour, on s'intègre dans la circuit de LFCL en base 34, et puis c'est déjà la C/L pour l'atterrissage, flaps sur 15°, pompe sur "On", le contrôleur nous donne l'autorisation pour un complet, la piste se rapproche, le PAPI annonce deux blancs, deux rouges... On est bon ... Le train principal touche la piste puis on vire à gauche sur le taxi ...

Retour au hangar, on éteint le moteur du Tecnam, débranche le casque, ouvre la verrière, retire les clés du contact, la pression du moteur descend comme celle que j'ai en moi. Il est 19H04.

Après avoir remplis les différents carnets, on sort de l'avion. J'aurais effectué pour mon premier vol en qualité de EP, un vol de 34 minutes ... Que c'est passé vite !

Place à l'eau et à la peau de Chamois pour nettoyer un peu l'avion, et enlever les malheureux moucherons qui ont eu la malchance de se trouver dans l'axe des bords d'attaques en cette soirée ...
On range l'avion, pose la bâche sur la verrière... C'est maintenant fini, mais quel bonheur de voler, avec aucune autre envie que celle de recommencer, encore et encore !

Je suis désormais de plus en plus sûr de vouloir un jour titiller le FL340, même si pour cela il faut faire des choix durs, parfois terribles... Je suis prêt à les faire ... Et puis mon carnet est désormais signé, signé pour la nouvelle vie dont j'ai tant rêvé...

J-1 avant de découvrir mon premier "Left Seat"



Il est 15h51 en ce dimanche Après-Midi, soit environ moins de 1 jour avant que je prenne, pour la première fois de ma vie, place dans un cockpit à la place du CdB, mais en tant qu'élève-Pilote.

Pour la petite histoire, je suis Français, né à Toulouse en 1990, en plein dans les études scientifiques ( Terminale S spé Maths), rêvant du "Coveted Left Seat", celui qui vous amène au dessus des nuages quand la vie est triste en dessous, celui qui vous fait voir chaque jours les rayons du soleil...
Malheureusement pour moi le rêve du "Coveted Left Seat" Français s'est arrêté l'an dernier avec mon inaptitude Classe 1 Française. Dur pour moi le moment ou le docteur marque sur la feuille jaune clair, le mot qui hante chaque pilote : "Inapte" .
Abattu mais pas résigné, j'ai cherché les alternatives, pour dégoter les solutions parmi les choix qui m'étaient proposés, et j'ai choisi, pour moi ce sera "Canada", et plus précisément Manitoba ( même si le choix n'est pas définitif...).

J'ai quand même eu la chance d'obtenir, en Juillet dernier, la visite médicale Classe 2 sans dérogation, ce qui me permet de commencer à rêver un petit peu, et à commencer mon PPL Français... Et justement, le rêve commence demain sur la 34-16 de LFCL à 17H30...

Avant d'en arriver là, j'en ai rêvé, j'en ai bavé, j'ai persévéré, et finalement j''y suis arrivé ...

Demain soir, je signerai pour la première fois mon carnet de vol, mais je signerai également pour le début d'une nouvelle vie...