Nous y voila...

Après un combat acharné contre ma maudite carte bleu, et quelques sueurs froides, ça y est c'est officiel, je pars au Canada, le 8 Mars 2012.

Dans un premier temps, mon premier voyage durera 2 mois, pendant lesquels, il faudra que je monte plus de 40 heures de vol, mais aussi que je fasse mon NVFR.
Pour ce premier voyage, un simple statut de voyageur me suffira puisque je ne passe pas officiellement de licences. On commence officiellement à toucher au rêve, et je m'imagine déjà parcourant la rampe d'approche à bord d'un C172, le tout lors d'une froide nuit enneigée... J'ai hâte.

Mon école sera située à proximité directe de Winnipeg, dans le Manitoba. Son nom: Harv's Air.

Bien sûr, en attendant la fameuse date de mon départ, je continue à travailler le CPL, en bouquinant divers livres et notamment le fameux " From the ground up", véritable bible pour les pilotes du monde entier. Un "must have".

En ce moment les vols ne s'enchainent plus vraiment, cela étant essentiellement dû à une météo plus que capricieuse, qui combine plafonds bas, souvent du BKN/OVC entre 003 et 006, et une visi médiocre avec du brouillard. L'image ci dessous, nous montre bien le caractère "merdique" de cette météo, un temps pourri sur la région Toulousaine, et les Pyrénées au grand soleil:


Le prochain de mes vols devrait être Dimanche 4 Décembre, et en direction de Biarritz, avec en prime un passage par l'aéro'dej de Francazal. Un beau programme qui je l'espère ne sera pas mis à mal par la météo.

Un avant goût des grandes navigations du Canada, la neige en moins...
 

Et maintenant ?

                               
1 Novembre 2011, 01H30, je quitte définitivement mon gilet Jaune siglé "RZA", et passe une dernière fois le PIF de Toulouse-Blagnac. J'ai fini mon contrat après 6 mois de boulot. C'est aussi un des jours les plus triste de toute ma courte carrière au trafic. En effet, lors de mon ultime vol, un Easy Jet Lyon, et, au moment de partir, j'ai entendu à la radio: " Ezy XXXX, nous ne donnons plus de clearances de départ dû à un crash sur la piste 14R.Niveau SSLIA 0"
5 minutes plus tard, de larges gyrophares bleus, déchiraient l'atmosphère paisible de Toulouse. Un Piper Cheyenne venait de se poser 650 mètres avant le seuil de la 14R, s'était retourné, et avait pris feu... A l'intérieur 4 personnes qui constituaient une famille entière, tous sont morts...

Et maintenant ?

A l'heure où j'écris, je continue de voler très souvent de façon a essayer de me rapprocher le plus rapidement du seuil fatidique des 200H nécessaire à tout début dans une formation de pilote professionnel.  Pour l'instant, je suis à quelque chose comme 140 heures, et c'est donc petit à petit que je continue d'avancer.
En attendant, pas question de se reposer de trop, et j'ai donc pour projet de commencer à bosser la partie théorique du CPL, en plus de commencer à gérer toutes les choses administratives pour le Canada. Mais d'abord j'ai aussi décidé de reposer mon corps, qui n'avait plus eu de vraies vacances depuis plus d'un an...

Et le dernier vol ?

Le dernier vol n'a rien de bien excitant, puisqu'il s'agit d'un lâché machine, sur Tecnam P2002. Quelques tours de piste, des pannes moteur, des décrochages, et un peu de mania basique, dont le très bon exercice de la recherche des angles de plané... Et après quelques rebonds, passage obligé de la prise en main d'un nouvel avion, je me retrouve avec la feuille signée par l'instructeur. Bonne nouvelle pour la progression CPL.

L'avant dernier vol, était lui beaucoup plus instructif. En ce moment en France, la météo fait un peu ce qu'elle veut, et les fronts se succèdent sur les terres. Je sors la TEMSI , et on peut y apercevoir qu'un front froid, accompagné de sa petite formation nuageuse, balaye la France de l'ouest à l'est...  On y retrouve de la pluie, localement des nuages bas, du givrage dans la couche, et son petit lot de CB isolé, mais noyés dans la masse. En trois mots: Que du bon.
Après analyse de la feuille des METAR/ TAF, qui donne des plafonds assez haut et une évolution positive je décide d'entreprendre le vol, et peu avant la mise en route, la pluie s'abat de nouveau sur LFCL: Sur nos petits avions, pas de windshield  wipers, mais seulement l'hélice et le vent relatif pour évacuer l'eau qui "colle" sur la verrière...

Le vol d'aujourd'hui comprend une branche Toulouse-Castres, puis Castres-Graulhet, et pour finir retour sur Toulouse. Lors du briefing pré-vol, j'ai bien mis en avant le caractère dégradé des conditions dans lesquelles nous allions voler, car même si Toulouse est plutôt gâté en terme de météo, autour c'est un peu anarchique, et la couverture semble fluctuer en fonction des endroits...  Les terrains de dégagement sont sélectionnés soigneusement selon la règle du double A (Adéquat, et Accessible, petit clin d’œil à ceux qui font de l'ETOPS).
Après le décollage, la couche est assez haute, et permet sans problème la poursuite du vol en direction de Castres. Castres étant un aéroport entouré de relief, j'annonce que si jamais les conditions de visibilité et de plafond sont trop dégradés, on mettra directement cap sur Graulhet. En effet pas la peine d'aller se mettre dans la merde. On traverse quelques zones faiblement pluvieuse, et enfin Castres apparait au loin, dans l'humidité ambiante des basses couches... On s'annonce pour un simple touché. Le reste de l'intégration se passe sans problème...
Direction Graulhet, là encore le plafond est haut, et les conditions bien que pluvieuses ne remettent pas en cause le vol. On pose encore une fois sous la pluie, avec un vent légèrement travers gauche. Et après une décélération lente, je dégage la 28 et roule au parking pour la fameuse pause pipi, boisson.

On remet en route 20 minutes plus tard, après avoir assisté à la ruse des instructeurs qui n'hésitent pas à tester les élèves jusqu'au bout : Ici, l’élève rate sa pré-vol, et oubli le cache-pitot , l'instructeur fait comme si de rien n'était, et commence à rouler sans rien dire, la flamme flotte gaiement dans le vent et la pluie... Ce n'est qu'au point d'arrêt que l'instructeur descendra pour aller retirer la flamme...

Pour nous le décollage se passe pour le mieux, et on met le cap vers LFCL. Lors de ma montée j'aperçois au loin une bande non soudée de nuages bas. On passera donc On Top pour la franchir. On se retrouve ici, avec les fameux nuages bas que nous avait donné la TEMSI. Le temps pour nous d’admirer la beauté du vol On Top...
La suite de l'arrivée sera standard, avec un passage sur AE, et une intégration sur LFCL, et devinez quoi, sous la pluie...



Batterie OFF, fin de l'enregistrement.