Un bon petit week-end...


La lettre de Transport Canada est arrivée.

C'est la main tremblante que je l'ai ouverte, entre peur et attente, je découpe le papier, tire l'unique papier cartonné de son étoffe de papier Kraft.

J'attendais ce moment depuis longtemps, et le verdict est au delà de toutes mes espérances puisque je suis déclaré apte classe 1 au Canada.
Mon rêve se réalise enfin. Je ne réalise pas encore ce qui se passe. Comme un gosse un soir de noël.

Ce week-end a décidément été très bon.

J'ai pu voler Samedi et Dimanche soit 2H sur le DR-400 avec la pluie et le beau temps. Les résumés du vol ne tarderons pas à venir.

En attendant, je me replonge dans mes livres de Chimie et de Physique, car mardi matin c'est l'épreuve du Bac blanc qui m'attend, histoire de faire passer le temps, avant de rejoindre le plus beau des bureaux, en place droite au FL340

D'un bout à un autre...


Presque...

C'est le mot qui résume mon dernier vol du 22 Novembre 2009.
Nouvel instructeur avec moi. Nouvelles façons d'apprendre. Re-nouveau du vol.

Le ciel est couvert, des averses ont traversé Toulouse toute la nuit.

Cette fois-ci j'ai bien dormi, je veux approcher de la perfection pour ce vol. Je fais ma pré-vol comme un grand, pendant que le soleil pointe son nez.

Briefing de la leçon avec comme programme pour le vol de aujourd'hui, le maintien d'un cap, d'un taux de montée, de descente, le vol en palier, et la symétrie de vol.

On monte dans l'avion, et maintenant, le soleil est de la partie, le vent est calme, et les orages loins de nous malgré le SIGMET de la FIR de LFBB qui annonce des orages au dessus du la latitude 45° et des turbulences en dessous du FL050

Le moteur démarre, et l'on commence à rouler, je vérifie les paramètres habituels et déjà le point d'arrêt arrive.
On immobilise le DR400, j'affiche 1800 tr/min et puis je teste la magnéto, la réchauffe et la succion gyroscopique. Tout est dans le vert.

" -F-KC au point d'arrêt, je suis prêt.
-KC, alignez vous piste 16 et décollez vent du 200 pour 5kt.
-KC, je m'aligne, autorisez décollage 16."

On aligne le DR400 sur la 16, en effectuant le briefing de sécurité , et puis c'est le moment de mettre plein gaz.
L'hélice nous tracte, 100Km/h et c'est la rotation, on s'envole direction DS.

En sortie sur DS, on contacte la tour puis on se lance dans les exercices prévus.
Je retrouve peu à peu les sensations, mais je manque de précision dans mes exos, overshootant les caps, plus que ce qu'il ne faut. Sinon le reste du vol est impeccable, le temps magnifique et les turbulences inexistantes.

On aperçoit au loin le lac significatif du point AE. On appelle la tour qui nous demande de rappeler en base 16.
On arrive sur la base, je prépare l'avion, et puis on descend 2000 pieds, la piste est désormais là sur notre gauche.
Dernier virage et "deux rouges deux blanches" sur le PAPI, je continue a descendre, mais pas dans l'axe de la piste.
Je corrige et le 16 blanc grossit, la tour nous autorise à atterrir.

Mon axe n'est toujours pas parfait, je pense tellement à m'aligner sur ce P...N d'axe que j'en oublis le plan de descente .
Le 16 à arrêté de grossir et mon instructeur reprend le manche et pique pour garder le plan...

Le presque du début de ce texte est là pour ça. J'étais presque sur le point de faire un vol de bout en bout sans aide ou presque...

On rentre tranquillement au park, on coupe le moteur et on range l'avion et la paire de Rey Ban dans son étui, signe que la journée se termine.
J'ai pris ma piqure pour la semaine, sans pour autant être sûr de pouvoir tenir une semaine entière sans une dose de rappel.

J'attends encore impatiemment la lettre grise de Transport Canada, cette lettre qui conditionnera mon avenir.
Je l'attends avec joie, mais aussi avec peur.

Au lycée tout s'arrange, je lutte tant bien que mal. Résistant aux assauts des profs qui nous mettent la pression. On est passé d'adolescents à bêtes formaté pour les résultats. Le lycée veut du 100% d'admis, et se fiche peu de notre état.
La semaine prochaine c'est BAC blanc, avec au programme, je pense, des épreuves bien plus difficiles que les épreuves normales du bac.

En attendant, le week-end prochain c'est 2H de vol au programme, 2H de plaisir, et 2H pour me dire que le lycée est ma porte d'accès au "Flight Deck".

Que le temps est long...

Le temps est long sans voler...

Ça va faire 3 semaines que je n'ai pas volé, mes ailes commencent sérieusement à s'engourdir ...

Ce week-end en revanche, si Mr Soleil est de la partie, on à une heure de prévue sur DR400. Une heure de reprise, une heure où je vais retrouver les bonnes sensations, celle du vol, celle de la liberté.

En attendant ces moments de liberté, la vie n'est pas toute simple. Les profs de lycée sont durs, les notes dépassent rarement le 10. Autant dire qu'il faut s'accrocher.

J'ai également reçu une lettre grise siglée Transport Canada, celle que j'attendais comme le Graal depuis plus d'un mois et demi, mais quelle fût ma déception lorsque cette lettre n'était qu'une simple copie d'un mail me signalant que mon dossier était incomplet. Fond de l'œil et champ visuel manquant, autant dire que j'ai gagné un nouvel aller-retour direct to Paris à l'insu de mon plein gré comme dirait un certain R.V ... La décision finale attendra encore 1 mois.

En attendant, le rêve reste intact.

Et c'est repartit.


J'ai pu voler 1H ce vendredi, avec un temps magnifique digne des grands jours d'été.

Au programme maintien d'un cap et calcul de différents caps durant le vol.

Un décollage piste 16, ce qui est plutôt exceptionnel à Lasbordes. Et puis du beaucoup de monde que ce soit en l'air ou au sol.

Cette nuit je n'ai pas beaucoup dormi (pas plus de 6H), et je dois avouer que j'ai beaucoup du mal à retrouver les items de C/L dans mon cerveau, mais mon FI ne tarde pas à me remettre dans le droit chemin.
Parfois il est dur, très dur même, mais au moins les seuls "c'est bien" que l'on obtient, nous montrent que l'on a bien bossé, et qu'ils ne sont pas la pour "faire bien".
J'aime cette méthode, celle où tout ce que l'on obtient est le fruit du travail.

On est numéro 3 au départ, essais moteurs, on s'aligne, on pousse la manette des gaz, et l'avion s'envole.

On a prévu une sortie DS à 2000 pieds QNH, et puis on commence les exercices sur les caps. Chose qui ne me pose pas trop de difficultés, si ce n'est le fait que j'enfonce le nez de l'avion vers le bas quand j'effectue le virage... Mais ce n'est qu'une petite chose à corriger.

Et puis, il est déjà l'heure de rentrer, le soleil brille encore fort, et les pilotes, venant prendre leurs piqûres de plaisir, sont nombreux au dessus de Lasbordes, puisque l'on est numéro 3 à l'arrivée.
Pour la première fois je tente un atterrissage tout seul, mais j'ai beaucoup de mal à respecter le plan, et l'approche est plutôt hasardeuse. On retentera la prochaine fois.

L'avion touche le sol, on dégage rapidement la 16, puis on enchaine sur la C/L d'après atterrissage. On regagne le hangar de l'aéroclub. On coupe le moteur, on débriefe, et puis on quitte l'avion. Encore de bonnes sensations.

J'ai pu hier soir, parler avec un ancien élève de l'ENAC, sortit au mauvais moment, en pleine crise de l'aviation civile. Il est nouvel FI à l'aéroclub.

Et je dois avouer que son discours me fait peur, il a trouvé toutes les portes des cockpits fermées,
même avec une QT320. Le secteur va mal c'est sûr, il n'y a plus qu'a attendre maintenant, en espérant que le marché se ré-ouvre .

En attendant que le marché se ré-ouvre, il n'ets pas rare d'entendre à l'aeroclub des phrase qui font rêver, qui me font rêver:
"-C'est toi qui prends l'A380, pour aller à NY ?
- Non c'est un ami à moi, et moi je vais à JFK le même jour en 330, et on doit se retrouver la-bàs."

C'est ce genre de phrase qui "me vendent du rêve"

P.S: Photo du vol vers St-Girons avec comme pilote un ami à moi et mon F.I