Le lycée ou le formatage industriel.


J'entre mon identifiant, et mon mot de passe sur la page sobre du logiciel qui nous permet d'accéder à un résumé de notre scolarité.

Je clique fébrilement sur le lien permettant d'accéder à mon bulletin du second trimestre. 10.20 de moyenne, n°8 de la classe. Ni bon ni mauvais en quelques sortes.

Les commentaires sont, "as usual" d'une froideur déconcertante. Par exemple, Mme la professeur d'Histoire/géographie, m'offre ce magnifique commentaire:

"aucun travail de fond dans la matière."

Amusons nous à analyser scrupuleusement ce commentaire, on nous apprend tellement à bien faire des commentaires que ça va être un plaisir.

Je commencerais par dire que un professeur dans son statut de dominateur parfait, maître du monde et des mots se doit d'être irréprochable et malheureusement, une phrase se commence par une majuscule, et se termine par un point.

Ma position favorite, celle du fond de la classe. Le seul endroit, endroit ou je peux essentiellement me consacrer à mon livre. Alors dire qu'il n'y a aucun travail de "fond" est faux.
De nature autodidacte, je préfère me plonger dans le livre d'Histoire plutôt que d'écouter mon prof parler, son égo en prend un coup et malheureusement dans ce cas mon bulletin trinque.

La façon la plus lâche de critiquer, un peu comme l'homme qui largue sa copine via Msn ou FB... Valeur de l'éducation quand tu nous tiens.

Je finirais ce commentaire en disant que à l'évidence, dans cette matière, la réciproque est également vérifiée. J'ai uniquement envie de lui demander: "Et toi, quel travail de fond dans ta matière? " Elle me répondra surement que elle, elle fait ses cours. Cours dont la chose nouvelle se cantonne à la mise en page, le reste étant plagiat.

On a qualifié mes progrès en Espagnol de progrès légers. 3 points de moyenne, c'est tellement léger. A en perdre la tête.


Einstein disait :

"L'école devrait toujours avoir pour but de donner à ces élèves une personnalité harmonieuse et non de les former en spécialistes."

Actuellement c'est le contraire qui se passe dans le système éducatif, et personne ne fait rien pour que cela s'arrête. Les écarts de programmes sont sanctionnés, et la culture formalisée à sa plus simple expression, c'est à dire à une pâté de formules en boite, à ingérer à toute vitesse, sous peine que les têtes tombent, sous le poids de la guillotine des inspecteurs.
A quand un école réellement plaisante, celle où l'instruction devient un plaisir. Ou la découverte émerveille l'âme et participe activement à l'aponie et l'ataraxie ?

Tant que l'on ne m'empêche pas de piloter, je veux bien continuer à écouter la douce parole de nos chers professeurs et à manger cette pâté infâme...

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