Espoir et désespoir.




"30 minutes sur les 3heures disponibles. 5 questions et une dissertation majeure à traiter. 4 questions de faites seulement.
L'espoir de la bonne note s'envole, tout comme les autres ce sont envolées. Aujourd'hui c'était Histoire/Géographie."

Ces quelques bribes de mots, recueillies à chaud après mon épreuve d'Histoire, sont les témoins mes vagues à l'âme.
La semaine le désespoir, le week-end l'espoir.

"Qu'ils en soient conscients ou non , les aviateurs volent toujours pour la splendeur des cieux."

Il est 20H31, depuis le temps, les cylindres du DR400 ont dû refroidir. Aujourd'hui, on a parcouru le ciel de Toulouse à Castelnaudary, en passant par Revel.

Le soleil jouait au jeu des lumières avec les nuages, gros et gris, teintant le cockpit tantôt de gris, tantôt de doré.
C'est juste pour ça que dans ta vie d'aviateur, tu sacrifieras tout ce que tu peux aimer. Juste pour émerveiller ton esprit d'un plaisir égoïste.
Certains ont tout perdu, y compris ce qui leur était le plus cher, juste pour ce plaisir: Voler!

Finale 29 LFMW, le traffic jaune canari qui nous précède, pose sur la piste sa trace de gomme et puis redécolle vers les cieux.
120 km/h, flaps full, on fait notre message radio. L'avion continu à descendre vers le plancher des vaches, l'arrondi et les pneus crissent sur le tarmac de Castelnaudary. Et puis plein gaz, comme si ta main, qui contrôle les gaz, contrôlait aussi ton plaisir égoïste. T'injectant alors à la façon d'un toxicomane des grosses doses de plaisir.

L'anglais qui nous accompagne sur ce vol, tiens le coup. Prenant des photos, pour oublier le fait qu'il est "Sick". Les sachets Egypt'air sont à porté de main.

"I have Controls and Communications, You have controls and communications"

La phrase du vol, celle ou pour prendre une photo, j'ai du donner les commandes à mon instructeur.
Son rictus, me montre que ma phrase est juste. C'est celle qu'il entend tout les jours au boulot, dans son simulateur A320.
Il a cette chance de se lever le matin pour monter dans un avion. Cette chance que je veux aller provoquer, soit en allant au Canada, soit en luttant pour avoir ma classe 1 en France. Une chose est sûre je l'aurai.

Il est 17H, en 29 minutes de vol, on est rentré de Castelnaudary, et le soleil croule sous le poids de la nuit.
Les explosions qui stimulent le moteur s'arrêtent, laissant juste percevoir le bruit de la pompe à dépression ( sûr ? ) . La verrière s'ouvre, laissant pénétrer le froid dans le cockpit, et marquant de ce fait la fin du vol et le retour de l'inexplicable sensation de la fin de vol, celle ou tu sais que demain tu auras le cul posé sur la chaise dure de ton lycée à écouter les autres débiter leurs lots de conneries monumentales.

Je ne fais plus rien, allant même jusqu'à sécher les cours.
Une amie à vue juste, en me disant que je ne pouvais pas toujours éviter ce que je n'aimais pas, et ce qui m'ennuyait. On va pousser jusqu'au bac. Le reussir avec succès et poursuivre sur la lancée.


Plus que 6 jours et 12H avant de s'aligner de nouveau sur la 34 de LFCL. Le temps va être long...

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