Ville Rose transformée en ville Blanche, le temps d'un vol.
On s'aligne piste 34 à LFCL, destination Montauban.
La main gauche pousse fermement la manette des gaz, le badin affiche 150 km/h, et je tire sur le manche. Le DR-400 s'envole sous les nuages. La ville rose à revêtue son habit blanc.
Le temps est gris, et les rayons du soleil peinent à traverser le plafond. Hier, il a neigé toute la journée, et la couche de neige atteignait les 20 centimètres.
Aujourd'hui on se délocalise vers Montauban pour faire nos tours de piste, et on prévoit de transiter par la CTR de Toulouse via le point Echo.
2 min avant le point Echo, on contacte la tour de LFBO sur 118.1, et pour une fois je suis au commande d'un avion, de l'autre côté de la radio. Cette radio que je ne cesse d'écouter. Encore difficile à imaginer. Parmi ma voix, celle des pilotes de gros "liners" qui sont autorisé à monter au niveau 190.
En attendant, je reste bloqué à mon altitude de 2000ft, admirant le magnifique paysage qui s'offre à moi.
Mais pas le temps de s'y attarder car la navigation m'impose un rythme de travail soutenu. Et déjà, Montauban se profile à l'horizon.
On est en Auto Info , et on procède comme à l'habitude, verticale, puis circuit d'aérodrome. La piste en service est la 14, les maison entourent la piste et la pente finale est calée sur 7.1%.
On est en finale, je sors les volets, réduit la vitesse, et l'avion touche la piste. On rentre les volets, enlève le "Carbu Heat" et on remet plein gaz. On en fera trois de plus.
Déjà le soleil se couche, signe qu'il faut rentrer. En moins de 15 minutes, on est verticale AE, et on se dirige droit vers LFCL.
Au loin la piste brille, elle est recouverte partiellement de neige. Après la verticale, on vient se placer dans le circuit d'aérodrome en vue d'un complet sur la 34.
La piste est maintenant face à nous, plein volets et 115km/h.
La partie droite de la piste est contaminée et la partie droite en état correct, on décide donc de se placer sur la partie centrale en désaxant légèrement sur la gauche, pour éviter un contact avec la glace.
A l'atterrissage je suis un peu a droite et la roue du train droit est dans la neige. Heureusement que l'avion se comporte sainement. Il me reste encore beaucoup à apprendre.
On est maintenant sur les taxiways, et la neige disparait peu à peu, alors que notre avion coupe l'obscurité grandissante.
On aperçoit maintenant le hangar du club.
Cet hangar qui est le signe que le week-end se termine et que la chaise du lycée se rapproche. Je dois avouer que ma désillusion est grande, vis-à-vis de ce que le lycée m'aura apporté dans la vie. Je pensais m'épanouir en apprenant dans ce lieu, mais ce ne fût qu'une douce et longue utopie. Certains professeurs ne sont au lycée que pour lire des bouquins.
Et je n'ai jamais eu besoin de personne pour apprendre à lire un bouquin.
En Avril prochain, je serai sur les bancs de l'ENAC, pour le concours AE (Agent d'exploitation). Ça sera dur, mais tout est possible.
Si je suis pris, il ne reste que 7 mois d'apprentissage puis je commence à bosser et en même temps, je volerai pour passer mes gallons.
En attendant que ça arrive, je continu à croire que le "Coveted Left Seat" existe quelque part dans le monde...
Publié par
Rémi D.
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Pourquoi utilises-tu la manette des gaz de gauche plutôt que celle du milieu ?
RépondreSupprimerDisons que je n'ai jamais eu l'occasion d'utiliser celle de droite.
RépondreSupprimerEt puis je préfère la laisser à l'instructeur, qui au cas où ( et il y en a...) peut commander en totale autonomie les gaz, sans avoir a retirer ma main. Et puis je tiens plutôt le manche de la main droite, donc...
Enfin après je lui soumettrais l'idée, voir ce qu'il en pense.
Pourrais-tu me donner les avantages de passer sur la manette des gaz du milieu ?
++
Rémi